Changements climatiques et biodiversité

La riche variété de la vie sur Terre a toujours eu à affronter les changements climatiques. La nécessité de s'adapter à de nouvelles fluctuations de température et de pluviosité a eu un effet déterminant sur les changements évolutifs qui ont donné lieu aux espèces végétales et animales que nous connaissons aujourd'hui. La survie des écosystèmes et de leurs fonctions, qui nous procurent tous les éléments essentiels de la vie, n'a jamais été menacée par les variations climatiques. Pourtant, l'Évaluation des écosystèmes pour le millénaire publiée l'an dernier révèle que les changements climatiques sont devenus la principale menace à la diversité biologique de la planète et qu'ils seront un des plus importants facteurs de changement des prochaines décennies.


La capacité réduite des animaux et des plantes de s'adapter à l'étape actuelle du réchauffement de la planète s'explique de plusieurs façons, dont le rythme du changement. L'augmentation des températures moyennes mondiales se fera plus rapidement au cours des cent prochaines années que tout changement vécu par la planète au cours des 10 000 dernières années. Plusieurs espèces seront tout simplement incapables de s'adapter assez rapidement aux nouvelles conditions ou de trouver un nouvel habitat dans des régions où elles peuvent survivre.

Les changements monumentaux qu'ont apportés les êtres humains aux paysages, aux bassins fluviaux et aux océans du monde sont tout aussi importants car ils ont éliminé des modes de survie possibles pour les espèces vivant sous la pression des changements climatiques. D'autres facteurs aussi découlent des activités humaines. La pollution provenant de nutriments tels que l'azote, l'introduction d'espèces étrangères envahissantes et la surexploitation d'animaux sauvages par la pêche ou la chasse sont tous des facteurs qui peuvent réduire la résistance des écosystèmes et, par voie de conséquence, leurs chances de s'adapter naturellement aux changements climatiques.

Cette réalité a de lourdes conséquences non seulement sur la variété de la vie sur notre planète mais aussi sur la subsistance des populations mondiales.

L'Évaluation des écosystèmes pour le millénaire a révélé que les habitants des régions rurales sont particulièrement vulnérables à la disparition de services essentiels lors de la détérioration d'un écosystème. La toile de la vie et l'interaction des espèces, depuis les plus petits micro-organismes jusqu'aux plus gros prédateurs, sont essentiels à la formation de sols propices à la culture, la disponibilité de plantes médicinales, l'approvisionnement en eau douce et les revenus associés à l'écotourisme, entre autres. La disparition de ces services a eu des conséquences dévastatrices sur les pauvres car aucune autre solution ne s'offrait à eux. Alors que les décideurs du monde entier cherchent des moyens d'aider les plus pauvres à s'adapter aux changements climatiques, la priorité doit être accordée au rôle de la diversité biologique, un élément souvent négligé dans les stratégies d'adaptation actuelles.

Référence


  • https://www.cbd.int/doc/bioday/2007/ibd-2007-booklet-01-fr.pdf

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